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L'impact de notre sommeil dans le milieu organisationnel

Afin d'en savoir plus sur les impacts de notre sommeil en milieu de travail, nous nous sommes entrenus avec Julien Heon, Vice-Président - Croissance et succès client à Haleo Clinique. Cette entrevue est un contenu extrait de la 12e édition de notre magazine

Ayant évolué dans le sport à un très jeune âge, Julien Heon observe très tôt les impacts de la qualité de son sommeil sur ses performances sportives. Quelques années plus tard, en tant que gestionnaire dans de grandes entreprises, il constate un investissement certain dans des programmes de santé et sécurité, ceux dédiés à la promotion d’une bonne nutrition ou encore à l’activité physique. Mais rapidement, il réalise que très peu de conversations et de programmes sont liés au sommeil.

Après avoir lu de nombreuses études sur le sujet, il décide alors de s’intéresser davantage à l’impact du sommeil en milieu organisationnel. Son implication se concrétise en intégrant l’équipe de HALEO, qui offre l’accès à une clinique virtuelle du sommeil. Nous lui avons donc posé quelques questions afin de mettre en lumière les enjeux et solutions liés à l’influence que peut avoir notre sommeil en milieu organisationnel.  

Comment le sommeil influence-t-il notre état de santé globale ?

 À très court terme, voir même au quotidien, un bon sommeil contribue à un bon fonctionnement pendant la journée, entre autres, ça nous permet d’être en bonne forme, de bonne humeur et performant. Les études scientifiques démontrent des liens entre le sommeil et les troubles de santé chroniques, les maladies cardiovasculaires, le diabète et même certains cancers. Un bon sommeil d’une durée et d’une qualité adéquates améliore l’attention, la gestion des émotions et du stress, la mémoire et l’état général de notre santé mentale et physique; il aide en outre l’organisme à maintenir et à réguler plusieurs fonctions vitales. Le sommeil est donc un pilier central à une bonne santé. 

Comment définiriez-vous un « sommeil sain » ? 

Selon nos experts, un sommeil sain, c’est de dormir autant que nécessaire selon notre besoin, sans avoir de difficulté à s’endormir, à rester endormi ou sans se réveiller trop tôt le matin (être capable de s’endormir et se rendormir rapidement lors d’éveils pendant la nuit.) La capacité de dormir suffisamment selon son besoin, d'avoir un sommeil récupérateur qui contribue au bon fonctionnement pendant la journée. Finalement, savoir prioriser une bonne hygiène pour optimiser son sommeil.

Quel pourrait être le temps de sommeil idéal ? 

Chaque individu est différent. Selon nos experts, la norme se situe entre 7 et 9 heures, et l’important est de connaitre la quantité de sommeil qui nous est nécessaire pour être en pleine forme physique et mentale, mais celle-ci diffère d’un individu à l’autre. 

Quels peuvent être les impacts liés à un mauvais sommeil dans notre quotidien au travail ? 

Au niveau personnel, les individus qui ont une mauvaise qualité de sommeil auront moins de concentration, moins de patience, seront plus distraits, et risquent d’être moins performants et de commettre des erreurs d’inattention. Dans certains milieux, on verra des accidents de travail liés au mauvais sommeil. Selon les études, 25% du coût des accidents en milieu de travail découlent d’un mauvais sommeil. 

Au niveau organisationnel, la cumulation des impacts individuels peut être observée de différentes façons, notamment en hausse des accidents de travail, en hausse de l’absentéisme et en baisse de performance. Au final, ce seront les invalidités tant de courte et de longue durée qui pourront connaitre des hausses. Un autre impact collatéral qu’on oublie souvent est qu’une portion de ces individus sera médicamentée en lien avec leurs troubles de sommeil. Plusieurs de ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires qui peuvent s’avérer importants et qui pourraient aussi avoir un impact sur la présence et la performance au travail. 

La sieste au travail peut-elle être une solution convaincante ? 

Nos cliniciens soutiennent l’idée d’une courte sieste au besoin (15-20 minutes), idéalement entre midi et 15h. Ces courtes siestes peuvent avoir un impact positif sur la vigilance et l’attention, par exemple mais il faut être prudent pour ceux qui ont des horaires atypiques, car ces siestes peuvent aussi causer l’effet inverse de retarder notre endormissement. 

Comment bien gérer notre sommeil en fonction de nos horaires de travail ? 

Selon nos experts, bien connaitre nos propres besoins de sommeil et suivre une routine stable rendra plus facile d’avoir un bon sommeil. Pour ceux avec des horaires plus complexes, consulter un professionnel en thérapie cognitive-comportementale de l’insomnie adaptée aux horaires atypiques pourra être utile afin d’élaborer et mettre en place des stratégies pour minimiser les impacts de leur horaire sur la qualité de leur sommeil. 

À l’inverse, quels peuvent être les impacts du travail sur notre sommeil ? 

Plusieurs études révèlent des liens entre de nombreux métiers et la qualité du sommeil. De façon plus évidente, on note des liens lorsque des individus ont un horaire de travail atypique, avec des quarts rotatifs, ou des quarts de nuit. Que ce soient les premiers répondants, les travailleurs de la santé, ou les travailleurs des secteurs du transport et manufacturier, ces individus ont jusqu’à 5 fois plus de risques de souffrir de troubles de sommeil que ceux qui ont des horaires de travail réguliers. D’autre part, certains métiers vont connaitre une prévalence accrue des troubles de sommeil, en lien avec la nature stressante de l’emploi. On pense entre autres au secteur de la finance, du droit et des services professionnels. Finalement, dans tout type d’emploi, les périodes plus occupées, les conflits entre collègues, les délais serrés peuvent avoir un impact sur le niveau de stress des employé-e-s, et avoir un impact sur la qualité du sommeil des employé-e-s. 

Comment croyez-vous que les milieux de travail pourraient soutenir les employé-e-s en faveur d’un meilleur sommeil (ou pour diminuer la fatigue)? 

Évidemment, je suis biaisé, mais je crois que les employeurs qui mettent en place des programmes de promotion d’une bonne santé et d’un bon sommeil, et qui offrent des programmes gratuits aux employé-e-s qui en ont besoin, verront des bénéfices importants sur des enjeux qui leur sont tout aussi importants. Depuis plusieurs années, j’observe les impacts directs de tels programmes chez nos partenaires, qui varient de grandes banques, au secteur de la santé, des premiers répondants et du secteur manufacturier. 

Les employeurs connaissent actuellement des difficultés à recruter et retenir le talent. La main d’œuvre se fait rare et les taux d’absentéisme pour des raisons de santé mentale sont en hausse. Les études faites démontrent des liens entre la qualité du sommeil, l’absentéisme et le présentéisme. Que ce soit le recrutement, la rétention, l’engagement, la productivité ou les troubles de santé mentale, le sommeil peut influencer ces facteurs de manière importante.  À titre préventif, les employeurs peuvent donc s’y prendre de différentes façons, que ce soit en éduquant leurs employé-e-s avec des webinaires et formations, en faisant la promotion d’évaluations du sommeil, ou en donnant accès à des programmes complets offrant un éventail de services, allant jusqu’au traitement des troubles de sommeil.
 

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