Lettre d'opinion par Zeineb Khalfallah
Dans cette lettre d'opinion, notre Conseillère aux communications digitales, Zeineb, se questionne sur les enjeux des femmes en milieu organisationnel, et particulièrement sur les raisons de leur départ.
La première chose que j’ai faite à mon retour de vacances de fin d’année, c’est de lire toutes les actualités en lien avec le bien-être au travail.
Bien que nous étions le 7 janvier, mon alerte Google m’a amenée vers une étude publiée par McKinsey en octobre 2022. Cette étude intitulée « Women in the Workplace 2022 » (en français : La place des femmes dans les milieux de travail en 2022) dressait le portrait de la place des femmes dans le monde du travail aux États Unis. J’étais curieuse de savoir pourquoi cette étude avait atterri dans ma veille médiatique sur le bien-être au travail. Quel est le lien entre la santé et le mieux-être au travail et la carrière des femmes ?
Étant très impliquée tant pour la cause de la santé que pour celle de l’équité, je n’ai pas pu m’empêcher de plonger dans cette étude.
Deux constats préoccupants ont été soulevés dans cette étude:
-
La représentation des femmes au sein des postes de haute direction se fait de plus en plus rare. Ces dernières devront faire preuve de persévérance pour y accéder. En effet, pour 100 hommes promus d'un poste de débutant à un poste de gestionnaire, seulement 87 femmes le sont (et ce chiffre baisse à 82 pour les femmes de couleur);
-
De plus en plus de femmes dirigeantes quittent leur entreprise. En 2022, les femmes leaders ont quitté leur entreprise à un rythme beaucoup plus élevé que les dirigeants masculins et cet écart est plus important depuis les cinq dernières années.
En découvrant ces constats alarmants, j’ai tout de suite compris qu’on avait du pain sur la planche pour la nouvelle année. Mais je ne voyais toujours pas le lien entre ces chiffres et la santé au travail, jusqu’à ce que je découvre les raisons qui empêchent les femmes d’avancer dans leur carrière.
Raison 1 : Les microagressions et le harcèlement au travail
Les femmes dirigeantes, tout comme leurs homologues masculins, souhaitent évoluer dans leur carrière et s’approcher le plus possible de leurs ambitions. Cependant, cet objectif peut être difficile à atteindre dans un environnement de travail toxique. Selon Statistiques Canada, en 2020, 1 femme sur 4 (25 %) et 1 homme sur 6 (17 %) ont déclaré avoir été personnellement victimes de comportements sexualisés inappropriés dans leur milieu professionnel au cours de l'année précédente.
Bien qu’il n’existe pas de solution miracle à ce problème, il est important que les dirigrant-e-s des entreprises lancent des initiatives afin de rendre leur milieu de travail sain et inclusif, et ce à travers des pratiques de gestion concrètes : des sessions de sensibilisation sur le harcèlement et les microagressions, des formations sur la communication non-violence, etc.
Raison 2 : La surcharge de travail et le manque de reconnaissance
Selon les chiffres exposés dans l’étude de McKinsey, 40 % des femmes dirigeantes affirment que leurs efforts pour faire avancer la cause de l’équité, la diversité et l’inclusion (ÉDI) dans leurs entreprises ne sont pas valorisés.
Or, il a été prouvé qu’avoir une stratégie en ÉDI permet non seulement d’attirer des talents, mais aussi de les retenir. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de crise économique, il n’est donc pas surprenant de constater que 43 % des femmes dirigeantes sont épuisées, contre 31 % des hommes dirigeants.
Afin de fidéliser ces dirigeantes, les entreprises devraient se pencher sur des programmes de reconnaissance tout en trouvant un moyen de diminuer la charge de travail de leurs employé-e-s. Il est aussi important de construire une culture de travail basée sur la bienveillance, le partage et la saine performance pour diminuer la charge mentale et déculpabiliser tou-te-s ceux et celles qui décident de ralentir.
Raison 3 : La recherche d’une culture basée sur la flexibilité, le bien-être et la valorisation de la diversité
Les femmes dirigeantes sont nettement plus susceptibles que les dirigeants masculins de quitter leur emploi parce qu'elles veulent plus de flexibilité ou parce qu'elles veulent travailler dans une entreprise plus engagée envers le bien-être des employé-e-s.
Selon l’étude de McKinsey, environ 80% des femmes de moins de 30 ans et plus de 60% des femmes recherchent de la flexibilité au sein de leur milieu de travail. Environ 70% des femmes de moins de 30 ans et plus de 50 % des femmes leaders veulent travailler dans une entreprise engagée envers le bien-être au travail.
La santé et la flexibilité au travail deviennent les critères les plus demandés chez les femmes en 2023. Les entreprises devraient alors s’adapter pour fidéliser leurs talents dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre.
Cette étude m’a permis de comprendre le lien entre la santé et la diversité au travail, ainsi que les enjeux des femmes dans les milieux professionnels. Bien que les chiffres de cette étude ne soient pas favorables, cette découverte m’a tout de même motivée à l’idée de faire avancer la cause de la diversité, et ce à travers ma mission professionnelle : promouvoir la santé et le mieux-être au travail auprès de Groupe entreprises en santé.
Cette lettre d'opinion est un contenu extrait de la 12e édition de notre magazine. Vous pouvez la consulter dans son intégralité en cliquant sur le lien suivant : La 12e édition du magazine est en ligne