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Blues hivernal : oser ralentir pour s’aligner au cycle de la nature

Lettre d'opinion par Zeineb Khalfallah

L'hiver est une saison que j'apprécie particulièrement au Québec, parce qu'elle rime souvent avec ralentissement et repos. J'aime surtout me promener dans les ruelles de mon quartier couvertes d'un tapis blanc. Bien que j’aie déménagé au Canada il y a presque 6 ans, je reste toujours éblouie par les premiers flocons de neige. Cet enchantement ne dure malheureusement que quelques semaines. Après cela, l'énergie commence à baisser et les journées raccourcissent. 

Comme tous ces arbres qui perdent leurs feuilles, nous expérimentons, à notre tour, la perte de cheveux automnale, la fatigue saisonnière et, pour les moins chanceux, la dépression hivernale.

Ces moins chanceux représentent tout de même 15% de la population canadienne selon un article publié dans la Revue canadienne de psychiatrie (un chiffre non négligeable). Toujours d’après la même source, 2 à 3 % des Canadiens sont touchés par une forme sévère de dépression hivernale appelée trouble affectif saisonnier (TAS) (1). 

Selon le Manuel de diagnostic des troubles mentaux (DSM-5), ce trouble est identifié comme un type de dépression à tendance saisonnière. Le DSM-5 souligne que dans la plupart des cas, les épisodes dépressifs débutent à l’automne ou en hiver et disparaissent au printemps (2). 

Mais comment reconnaitre une dépression saisonnière ? Selon le DSM-5, au moins cinq des symptômes suivants doivent être observés, et ce pendant 2 semaines :

  • Humeur dépressive ou une perte d’intérêt pour les passions
  • Changement de poids
  • Trouble du sommeil : Insomnie ou hypersomnie
  • Agitation ou ralentissement psychomoteur 
  • Fatigue ou perte d’énergie
  • Sentiment de dévalorisation 
  • Trouble de la concentration
  • Pensées de mort ou idées suicidaires 

Cependant, n’oublions pas que seul un-e professionnel-le de la santé pourra confirmer le diagnostic. De plus, en cas de pensées sombres, il est urgent de consulter votre médecin afin de vous prendre en charge.

Bref, vous l’aurez compris, le sujet m’intéressait tellement que j’ai continué mes recherches espérant trouver des données sur le trouble affectif saisonnier (TAS) dans le monde professionnel.

En naviguant sur le web à mes heures perdues, je suis également tombée sur une statistique selon laquelle, 56 % des professionnel-le-s canadien-ne-s affirment que l’hiver a un impact négatif sur leur humeur au travail. 

Je dois admettre que ces informations m’ont donné froid dans le dos. Moi qui suis entrée en poste en tant que Conseillère aux communications digitales au Groupe entreprises en santé en septembre dernier, j’étais déterminée à vivre pleinement mon intégration.  « Il est HORS de question qu’une carence en vitamine D gâche mon "onboarding" ! » me suis-je dit.

D’après les ressources que j’ai consultées, le blues hivernal est avant tout lié au manque d’exposition au soleil. Voici une belle raison de prendre de longues marches les matins avant de commencer à travailler.

Et comme je croque la vie à pleine dent, j’en profite pour tester les boissons hivernales de mes coffee shops préférés (pourquoi s'en priver ?). 

Ma curiosité pour le blues hivernal m’a surtout amené à mieux définir mes limites. Moi qui cours dans tous les sens entre le travail, le gym et ma vie sociale, je trouve rarement le temps de me poser chez moi. Et pourtant… nombreuses sont les fois où j’aurais préféré rester sous ma couette au lieu de sortir entretenir mon réseau social.

Bien que le mois des résolutions soit encore très loin, j’en ai fixé quelques-unes : faire face à mon FOMO (mon envie de ne rien rater) et ralentir la cadence aux premiers signes d’épuisement.

Ainsi, depuis le début de l’automne, je reste à l’écoute de mon énergie et je n’ai aucun regret à rater un cours de zumba ou à annuler une sortie entre ami-e-s. 
Canceller ses plans pour regarder un film de Noël avec mon chat et un mug de chocolat chaud était inenvisageable pour l’extravertie que je suis. Aujourd’hui, ces moments de cocooning me permettent de recharger mes batteries. 

Avec un peu de recul, en écrivant ce texte, je me rends compte que le plus important pour maintenir un état de bien-être mental et physique, c’est de rester à l’écoute de son énergie et de respecter ses propres limites.

Ainsi, ralentir le rythme quand la température commence à baisser n’occasionne plus un conflit intérieur en moi. Je prends conscience qu’il s’agit d’un cycle naturel qui me permet de me recentrer pour attaquer de nouveaux défis.

J’espère que ce texte inspirera le 15% de la population qui ressent une baisse d’énergie durant l’automne et l’hiver.

 


Sources : 

(1)    Association canadienne pour la santé mentale (2020), Déprime hivernale 101.
(2)    Association américaine de psychiatrie (2013), DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition
(3)    Accoutemps (2018), La déprime hivernale : une dure réalité en milieu de travail
 

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