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Épuisement organisationnel : le piège à éviter

Qu’est-ce que l’épuisement organisationnel ? Comment s’assurer que les forces d’une équipe soient bien utilisées pour l’éviter ? Comment trouver le recul nécessaire pour se consolider plutôt que miser sur du développement ? Éléments de réponses dans cet article. 

Dans le cadre des Journées RRV (réseautage, ressourcement, valorisation), tenues les 5 et 12 octobre 2022, la Fondation Dufresne et Gauthier a invité une soixantaine de personnes à débattre autour du concept de l’épuisement organisationnel dans le milieu communautaire. Dans cet article, nous vous proposons un résumé du document-synthèse écrit par André Fortin et réalisé pour la Fondation Dufresne et Gauthier, à la suite de cet événement. 

Spirale négative de l’épuisement organisationnel 

Une organisation, aussi saine puisse-t-elle être, peut très rapidement s’emmêler dans un engrenage la menant tout droit vers l’épuisement. Comment ? Par l’enchaînement de plusieurs pratiques, anodines de prime abord, mais qui, misent bout à bout, peuvent causer bien des dégâts. C’est ce que décrit Christine Hébert, consultante et coach en développement organisationnel.

En effet, cela peut commencer par des départs qui, accentués par la pénurie de main d’œuvre, provoquent un premier dérèglement du fonctionnement habituel de l’organisation. S’ensuit alors une compensation de la part des gestionnaires due au manque d’employé-e-s. Cette situation occasionne directement une augmentation de la charge mentale, autant pour les employé-e-s que pour les gestionnaires. 

Face à cela et pour bien faire, des personnes commencent à éliminer certaines de leurs tâches sans trop y réfléchir qui, au bout de la ligne, causent souvent des problèmes car elles peuvent être liées à d’autres fonctions. Dans un tel contexte et par la force des choses, les gestionnaires s’accordent moins de moments pour se questionner, prendre du recul, offrir de la reconnaissance et prendre soin de leurs équipes. 

L’organisation ne se développe plus et la recherche de financement peut être négligée. Les événements imprévus se font plus nombreux et les équipes ont moins de capacité ou de motivation pour y faire face. La situation provoque alors une instabilité qui engendre, à son tour, une démobilisation. Celle-ci peut se traduire par plusieurs facteurs : 

  • des absences plus fréquentes du personnel
  • des départs supplémentaires
  • une dégradation du climat de travail
  • l’effritement des compétences au sein de l’organisation 

Pourquoi ? Car les équipes se lancent dans plusieurs directions et il n’y a plus de temps attribué à la formation. Du chaos engendré résulte une culture organisationnelle fragilisée ainsi que des pertes, car il devient presque impossible d’assurer la bonne intégration des nouveaux employé-e-s. 

Les gestionnaires continuent à prendre plus de tâches de leur côté et en oublient de jouer leur rôle d’accompagnement. Finalement, l’insatisfaction est augmentée et une baisse de la qualité des services s’ensuit car l’organisation n’est plus en mesure de répondre adéquatement aux divers besoins exprimés. On passe donc d’une saine gestion à une gestion d’urgence. 

Prévention et solutions face à l’épuisement organisationnel 

De toute évidence, il existe des facteurs annonciateurs à l’épuisement organisationnel, tout comme il existe des pistes de solutions afin de l’éviter. En voici une liste non-exhaustive. 

5 signes avant-coureurs d’un épuisement organisationnel

  1. La démobilisation 

  2. La perte de sens 

  3. La fatigue et l’irritabilité 

  4. Les rôles flous et l’effritement de la structure interne

  5. Le sentiment d’être dépassé 

Conseils pour contrer l’épuisement organisationnel 

  • Prendre du recul et ralentir 
  • Avoir conscience qu’un épuisement organisationnel est en cours 
  • Faire preuve de courage et se donner des limites
  • Miser sur le travail collectif et un climat de plaisir
  • Aller chercher un accompagnement et une aide externe
  • Revoir son modèle de gestion 

Solutions pour l’équilibre organisationnel 

Afin de favoriser l’équilibre organisationnel, Christine Hébert invite à se poser plusieurs questions : 

  1. Est-ce que la situation est une problématique qui se règlera à court terme ?

  2. Quelle est votre stratégie ? 

Deux grandes réponses sont possibles : 

- Tolérer la situation en espérant que les projections soient fausses

- Passer à l’action en adaptant son organisation pour les années à venir

  1. Comment êtes-vous prêts à intégrer de nouvelles solutions ?

Pour en savoir plus sur le concept de l’épuisement organisationnel dans le milieu communautaire et les diverses pistes de solution pouvant y être apportées, retrouvez ci-dessous le document-synthèse de la Fondation Dufresne et Gauthier dans son intégralité. Vous pourrez aussi y lire 2 témoignages d’intervenantes en milieu communautaire, qui ont choisi de prendre du recul et de ralentir pour éviter les pièges de l’épuisement organisationnel. 

L'épuisement organisationnel 

Nous vous partageons également cet autre document, écrit par André Fortin et réalisé pour la Fondation Dufresne et Gauthier, relatant de pratiques inspirantes et pistes de solutions autour du lâcher-prise et du recul face au travail.

Prendre soin de soi 

En conclusion, comme dans bon nombre d’enjeux organisationnels, il n’existe pas de recette miracle ou de solution magique à l’épuisement organisationnel. Néanmoins, l’éviter demeure une responsabilité partagée qui concerne l’ensemble des équipes. Face à ce défi, trouver un équilibre au sein de l’organisation sera essentiel, non seulement pour que les gestionnaires soient en cohérence avec leur rôle, mais aussi que les employé-e-s soient mobilisé-e-s et en santé et que les services offerts restent satisfaisants pour toutes et tous.

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