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La santé mentale au travail, c'est fondamental !

Le 3 août, la communauté de pratique en santé/mieux-être au travail du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est rencontrée pour discuter de la santé mentale au travail. Roxanne Bouchard, conseillère en promotion et prévention de la santé mentale chez Santé mentale Québec Lac-Saint-Jean, s’est jointe au groupe pour apporter des notions de bases sur ce sujet, auquel on se doit, plus que jamais, de porter attention dans nos organisations.

Définition

En premier lieu, la santé mentale est un état de bien-être général et un équilibre entre les différentes sphères de la vie, qui peut être présent avec ou sans maladie mentale. Elle permet d’agir, de réaliser notre potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie et d’apporter une contribution à la communauté. La santé mentale concerne 100% des gens, et tous-tes vont naviguer entre une santé mentale florissante et précaire à différents moments de leur vie.

Certains facteurs de protection favorisent une meilleure santé mentale, tels que l’estime de soi, l’intelligence émotionnelle, le soutien affectif et les saines habitudes de vie. Au contraire, certains facteurs de risques peuvent y nuire, tels que le stress, l’anxiété, l’isolement, les pertes, les deuils, la pauvreté ou les traumatismes.

Santé mentale au travail 

Encore beaucoup de fausses croyances et tabous règnent autour de la santé et de la maladie mentale. On constate que les problèmes de santé mentale sont parfois encore perçus comme un signe de faiblesse. Il va sans dire que cette image s’avère destructrice lorsqu’elle est présente dans un milieu de travail. Il n’est ni sain, ni normal de devoir mettre un masque devant ses collègues pour cacher son mal-être. Heureusement, le modèle du super-homme/super-femme surperformant-e et productif-ve a tendance à s’éteindre.

Sachant que la moitié des absences au travail sont reliées à la santé mentale, nous nous devons de plonger au cœur du problème et de réfléchir à de nouvelles façons de contribuer au bien-être de chacun-e. L’employé-e et l’employeur ont tous deux un rôle à jouer pour améliorer cette situation. L’employé-e peut être davantage aux aguets de sa propre santé, en parler avec son employeur et aller chercher de l’aide au bon moment. L’employeur peut quant à lui mieux s’outiller (sensibiliser et être sensibilisé), mettre en place des mesures et un environnement favorable et être prêt à réagir lorsqu’une situation inquiétante surviendra.

Ouvrir la porte

Il faut garder en tête qu’il n’est pas chose facile pour un-e employé-e de dévoiler sa détresse psychologique à son employeur, surtout lorsque la cause de ce mal-être est associée au travail lui-même. La confiance et le sentiment d’appartenance sont essentiels pour aider l’employé-e à s’ouvrir. Une entreprise qui prône l’honnêteté et l’entraide, et propulse des messages comme « Quand ça ne va pas, on le dit! » et « Si ça ne va pas, on est là! » donne le ton et facilite grandement cette ouverture souhaitée. C’est d’ailleurs le devoir de l’employeur de prendre le pouls de son équipe pour s’assurer que chacun-e se sente bien, et d'offrir de l’aide et des outils en cas de besoin. Créer des moments réguliers dans un espace sécuritaire, où une personne sent qu’elle peut s’exprimer sans jugement et de façon confidentielle, peut permettre d’ouvrir la porte à des discussion plus honnêtes et authentiques.

Demander régulièrement à ses collègues de façon sincère « Comment ça va ? » et être disponible pour accueillir la réponse peut déjà faire une grande différence. Encore mieux, changer de formulation pour briser le réflexe d’une réponse rapide et automatique. On pourrait opter pour « Comment tu te portes ? », « Comment gères-tu la situation ? » ou « Comment te sens-tu ? ». Cela peut faire penser à la notion des 5 « pourquoi », où en prenant le temps de creuser la question, on finit par obtenir des informations plus importantes. Être réellement présent-e, même si ce n’est que pour 2 minutes, c’est très puissant. Ce n’est pas seulement qu’un deux minutes, c’est un moment de vie que nous nous accordons.

Ce type de rencontres et discussions peut aider, entre autres, à repérer plus rapidement les épuisements professionnels. Certain-e-s employé-e-s ne constatent simplement pas qu’ils ou elles sont en voie d’épuisement. Malgré la fatigue, ces personnes peuvent avoir de la difficulté à mettre des limites au travail. Parfois, elles ont besoin de l’aide de l’employeur pour s’autoriser à ralentir, ou même, à prendre une pause. Pour l’employé-e, ce pas de recul peut être une belle occasion de se questionner, à savoir si l’emploi dans lequel cette personne est lui convient réellement. Plusieurs outils peuvent lui être utiles pour l'aider à mieux se connaître et il peut en résulter une prise de conscience sur la cohérence entre son travail et ses valeurs. Lorsque le travail dans lequel nous sommes ne nous correspond pas, il faut parfois travailler fort pour s’y adapter et il devient difficile de faire preuve d’authenticité.

Bien qu’il soit primordial de démontrer de l’empathie, il faut le faire en sachant se préserver. Même si on veut être fort pour ceux et celles qui ne vont pas bien, nous avons aussi notre propre santé à protéger. Il reste important pour tous-tes de rester à l’écoute de ses propres besoins, et de se garder du temps personnel, hors travail, pour recharger ses batteries physiques, mentales et émotionnelles.

Initiatives inspirantes

Nous notons que plusieurs initiatives favorisant la santé mentale ont été mises de l’avant dans nos milieux de travail, au courant des derniers mois. À titre d’exemple :

  • Intégration d’une application récompensant les comportements santé et permettant le remboursement de frais liés à la santé ;
  • Semaine d’autogestion en santé mentale, incluant une formation et le partage entre collègues de trucs personnels pour prendre soin de soi ;
  • Création d’un comité reconnaissance ;
  • Carte de reconnaissance entre pairs (jumelé avec coupon de participation à un tirage)
  • Démarche et obtention du sceau Concilvi ;
  • Activité « Les anges » : attentions secrètes offertes à ses collègues pendant le mois de décembre ;
  • Atelier de codéveloppement pour gestionnaire ;
  • Matins mieux-être au travail (rencontres hebdomadaires avec un contenu théorique et échanges)
  • Rencontres « déballe-ton-sac » : mises à jour périodiques avec chaque employé-e, où le personnel est invité à s’exprimer et sera reçu sans jugement, par une oreille attentive ;
  • Gestion de ressources humaines intégrée et clarification des rôles.

Ces initiatives ne sont que quelques exemples pouvant influencer favorablement la santé mentale. Et malgré la bonne volonté de tous-tes, chaque individu traversera indéniablement des périodes plus difficiles. Nous en avons d’ailleurs tous-tes déjà traversées.

Cette rencontre a été pour notre communauté de pratique très enrichissante. Cela nous a ramené à l’importance de porter attention à l’ambiance de travail, d’ouvrir la porte pour repérer les signes de détresse, et de créer un contexte sécuritaire et empathique permettant l’expression des émotions. Nous sommes touché-e-s de voir que de plus en plus de gens sont prêts à prendre soin les uns des autres dans les milieux professionnels. Nous repartons avec de nouvelles idées, pour faire un pas de plus vers des milieux de travail plus humains, et plus sains.

Ressources :

 
 

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