Selon vous, quels sont les enjeux les plus importants en SMET chez les entreprises aujourd'hui ?

On le voit dans notre quotidien: les taux d'invalidité en lien avec la santé psychologique sont excessivement élevés. Je pense que l’instabilité du marché du travail et l’isolement engendrés par la pandémie n’ont fait qu’accentuer des enjeux qui existaient déjà au préalable. On est des êtres sociaux, nous avons donc besoin de créer des liens. Malheureusement, pendant la pandémie, nous avons été obligé-e-s de nous isoler, ce qui a contribué à accentuer notre hyperconnectivité et notre anxiété de performance. Le manque de main-d’œuvre a aussi contribué à l’augmentation du stress lié à la charge de travail. Tous ces facteurs ont fait en sorte d’accentuer les problèmes de santé mentale au travail. 

Cependant, il ne faut pas oublier que le télétravail et la numérisation de notre façon de travailler à améliorer plusieurs aspects de la vie (à condition d’être en mesure de déconnecter et de séparer la vie professionnelle de la vie personnelle) : gestion du temps, l’accessibilité à des client-e-s et partenaires géographiquement dispersés, moins de temps consacré aux transports, etc. 

De plus, cela a permis aux parents de passer plus de temps avec leurs enfants. Avant la pandémie, on voyait rarement les enfants de nos collègues. Aujourd’hui, il est tout à fait acceptable de voir les enfants derrière la caméra de leurs parents. Cela nous a fait prendre conscience des rôles de nos collègues ont en dehors du travail. 

La pénurie de main-d’œuvre et le taux de roulement élevé du personnel sont aussi des enjeux actuels des entreprises. Aujourd’hui plus que jamais, les organisations ont besoin d’investir dans la SMET afin d’attirer et fidéliser leurs talents.

De quoi les entreprises ont-elles le plus besoin en 2023 ?

Je pense que le marché du travail évolue très vite. On va devoir apprendre à vivre avec et s’adapter rapidement. Des sources d’information fiables sont donc essentielles.

De plus, le domaine de la santé au travail nécessite des démarches personnalisées basées sur de bonnes pratiques, d’où l’importance de se munir de bonnes références. Ce n’est pas parce que mon voisin a mis en place un gym dans son espace de travail que cela veut nécessairement dire que nous devons faire de même.

Pour que les initiatives en santé et mieux-être au travail soient efficaces, il faut que l’entreprise développe sa propre culture santé et aligne ses initiatives avec les besoins des membres de son équipe.

Comment les entreprises peuvent-elles attirer et fidéliser les talents ? 

Il faut que les entreprissent développent une culture d’organisation assez forte pour créer un sentiment d’engagement. La marque employeur doit être alignée avec les valeurs de chaque membre tout en respectant la mission de l’entreprise.

De plus, il est important de faire participer les employé-e-s dans le développement de cette culture et de les responsabiliser par rapport aux enjeux de la santé au travail. N’oublions pas que la santé et le mieux-être au travail est une responsabilité partagée. 

Les organisations ont une opportunité de créer un environnement de travail sain en sensibilisant leurs équipes par rapport à plusieurs thématiques en lien avec la SMET. Cependant, la décision d’équilibrer son alimentation et de consacrer du temps à des activités physiques revient finalement à l’individu.

En tant qu'Ambassadeur, quelle influence aimeriez-vous avoir ?

Depuis maintenant un peu plus de 20 ans, je me suis donnée comme mission d’améliorer la santé et le bien-être de la population. J’ai débuté mes interventions auprès des individu-e-s comme kinésiologue pour rapidement m’attaquer aux organisations en complétant mon processus de MBA en gestion et sécurité du travail.

Dès le départ, j’étais convaincue qu’un investissement en santé pour une organisation était une décision d’affaires. Au bénéfice de l’employé-e, oui, mais ultimement ça demeure pour moi une décision d’affaires. Et c’est mon cheval de bataille depuis toutes ses années.

Après quelques années de pratiques, j’ai obtenu mon titre de CRHA et ce dans le but d’approfondir mes connaissances en ce qui concerne les pratiques de gestion qui représentent pour moi un levier important de la santé et mieux-être au travail. 

Dans le but de sensibiliser les entreprises par rapport à la SMET, je m’implique auprès du Groupe entreprises en santé depuis quelques années. J’ai fait partie du comité pour l’élaboration de la Reconnaissance Entreprise en santé. De plus, en septembre 2019, lors de la grande tournée des leaders, j’ai participé à l’organisation de l’événement dans le Bas-du-Fleuve.

Depuis 2011, j’interviens dans le cadre du baccalauréat en kinésiologie de l’Université Laval. Le Groupe Entreprises en Santé fait partie de ma présentation, puisque je considère qu’un kinésiologue doit connaître votre existence et le travail qui a été fait pour promouvoir la santé et le mieux-être en entreprise.

En tant qu’ambassadrice, je souhaite démontrer qu’investir dans la SMET est une décision d’affaires; et ce faisant la promotion de toutes les sphères de la santé et mieux-être au travail : les saines habitudes de vie, les pratiques de gestion, l’environnement de travail et la conciliation travail et vie personnelle. 

Parlez-nous de votre expérience d'accompagnement à la Reconnaissance Entreprise en santé. Qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant cette cohorte et qu'avez-vous appris, tant sur le plan professionnel que personnel ? 

J’ai eu l’opportunité de faire partie de la première cohorte d'accompagnement à la Reconnaissance Entreprise en santé. Plusieurs de nos clients s’inspirent des pratiques proposées dans ces cohortes pour mettre en place des initiatives en matière de promotion de la santé et du mieux-être au travail (SMET). Mon principal rôle a été de promouvoir le projet parmi certains de nos clients et de recruter des organisations pour faire partie de la cohorte. J’apporte aussi mon expertise dans les échanges lors des rencontres en tant que représentante de la SMET. 

Ces rencontres nous font sentir soutenu-e-s par nos pair-e-s. On se rend également compte que nous avons tou-te-s de bonnes intentions et que nous partageons des valeurs communes, ce qui crée un sentiment d’appartenance au sein de la communauté. Finalement, nous souhaitons tou-te-s améliorer la santé globale de nos collègues et nous sommes là pour s’inspirer des pratiques de nos pair-e-s et de se motiver à décrocher la Reconnaissance Entreprise en santé.

Vous êtes aussi impliquée dans la Fondation Le Grand chemin qui soutient la cause de la dépendance et de la cyberdépendance chez les jeunes de 12 à 17 ans. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler pour cette cause ? Quel lien pouvez-vous faire entre la mission de la cyberdépendance chez les jeunes et la SMET ?

Les jeunes sont l’avenir du monde du travail. Plusieurs jeunes de la Fondation Le Grand chemin sont en thérapie pour soigner leur dépendance, dont la cyberdépendance. La cyberdépendance touche aujourd’hui plusieurs d’entre nous qu’on soit jeune ou pas. Depuis quelques années, notre dépendance aux outils numériques s’est accentuée et le fait de sensibiliser les jeunes par rapport à ces thématiques nous permet de construire un avenir de travail meilleur. 

 

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