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Comment éviter le piège du greatwashing?

Par Zeineb Khalfallah

Flexibilité, santé mentale, responsabilité sociale et développement professionnel font partie des attentes de la nouvelle génération au travail. Le marché du recrutement devenant de plus en plus concurrentiel, les organisations n’ont plus le choix que de faire preuve de créativité afin d’attirer et fidéliser leurs talents.

Selon le rapport du Global Leadership Forecast 2023, 59 % des dirigeant-e-s interrogé-e-s déclarent que les enjeux liés à l’embauche et à la rétention des employé-e-s les empêchaient de dormir le soir. En effet, l’acquisition de nouveaux travailleur-euses est l’une des sources de stress les plus importantes chez les gestionnaires qui, par manque d’effectif, se retrouvent dans l’obligation de faire des heures supplémentaires. 

Quant aux attentes des collaborateurs-trices, ces dernières ne cessent d’évoluer depuis le début de la pandémie. Ils/elles recherchent désormais un emploi qui respecte autant leurs ambitions professionnelles que leur vie personnelle.  

Selon un sondage réalisé par Angus Reid pour Indeed Canada en avril 2023, 77 % de la génération Z pensent que le processus d’entretien est aussi l’occasion pour un-e candidat-e d’évaluer l’entreprise. De plus, 76 % des travailleurs-euses québécois-es affirment que la conciliation carrière/vie personnelle est un élément primordial quant à leur engagement envers une organisation. Ces chiffres nous confirment que le marché du travail a évolué et qu’il est devenu inévitable pour les employeurs de s’intéresser à la santé et au mieux-être des membres de leur équipe. 

Après le greenwashing, place au greatwashing


Malheureusement, pour s’adapter aux nouvelles conditions du marché du travail, certaines organisations tombent dans le piège du greatwashing : une façon de se positionner comme un milieu de travail sain, sans pour autant revoir sa stratégie, ni apporter des changements significatifs.  

Cette notion a, par ailleurs, été soulevée pour la première fois par Jean-Christophe Vuattoux et Tarik Chakor, tous deux maîtres de conférences en sciences de gestion. Dans leur publication apparue dans La Tribune en 2019, ils définissent ce terme comme : 

« Nous proposons ainsi de nommer « greatwashing » ce découplage progressif entre réalités internes et affichage externe de la santé au travail par l’entreprise, pour faire notamment référence au greenwashing des firmes orientant leur communication vers une image de marque écologique. Même si les dispositifs mis en place peuvent avoir leur intérêt, ils restent cependant d’un effet très limité, car ils ne s’attaquent qu’aux conséquences du risque, mais pas réellement aux risques et encore moins aux facteurs de risque plus en amont ».

Les auteurs dénoncent une attraction pour le marketing RH et pour l’affichage de différentes initiatives qui ne sont pas toujours alignées avec les besoins des employé-e-s. Les adhérent-e-s du greatwashing s’intéressent par ailleurs beaucoup plus à leur image de marque qu’à la santé mentale de leurs collaborateurs-trices. 

Bien-être au travail : quelles sont les solutions ?

-    Non à la standardisation du bonheur au travail : dans leur publication, Jean-Christophe Vuattoux et Tarik Chakor ont pointé du doigt la standardisation de la qualité de vie au travail (QVT) qui dessert la cause de la santé et du mieux-être au travail (SMET).

« Ainsi, entre les chief happiness officers, les babyfoots, les cours de sophrologie ou les coachs de gestion d’emploi du temps, cette « quête du bonheur » pourrait paradoxalement aggraver les choses ! D’un côté, elle se focalise beaucoup sur l’individu en tant qu’humain (et non en tant que professionnel dans une activité organisée), abandonnant largement la dimension organisationnelle dans les facteurs explicatifs. Et, de l’autre, elle pousse les salariés à une forme d’injonction au bonheur, car tout a été fait pour les rendre heureux ».

Les entreprises n’ayant pas d’approche stratégique, ne font que copier les initiatives qu’ils retrouvent sur le web ou chez leurs voisins de bureau. Mais ces actions réponde-t-elles aux besoins des employé-e-s ? 

Face à un nombre élevé de démissions et d’arrêts de maladie, les employeurs ne doivent pas uniquement se contenter d’organiser des team buildings et installer une table de ping-pong dans leur espace de travail. Il faut tout d’abord revoir la culture d’entreprise, sonder les employé-e-s et définir leurs besoins. 

-    Une approche globale de la santé au travail : Dans sa stratégie de gestion des ressources humaines 2018-2023, le gouvernement du Québec définit le mieux-être au travail comme étant « un concept basé sur la santé physique et mentale mettant l’accent sur les dimensions sociales et psychologiques de trois éléments liés entre eux : la personne, le milieu de travail et le travail à accomplir. ». Il est donc important de prendre en considération toutes ces variables lors de la mise en place d’un projet en santé et mieux-être au travail (SMET). 

-    L’implication des employé-e-s : Comme cité plus haut, les démarches en santé et mieux-être au travail (SMET) doivent tenir compte des attentes des collaborateurs-trices. À travers des sondages, des séances de travail en groupe et une culture d’entreprise axée sur le partage et la confiance, les employeurs pourront définir leurs objectifs en SMET. 

Notons que le Groupe entreprises en santé offre un accompagnement vers la Reconnaissance Entreprise en santé qui permettra aux organisations de sonder leurs employé-e-s et de poser les bonnes actions dans un cadre structuré.

-    Recevoir des rétroactions : Les rétroactions sont une boussole qui permettent aux dirigeant-e-s de perfectionner leur stratégie en SMET ! 
En réalisant des sondages auprès de leurs employé-e-s et en se joignant à des évènements dédiés à la cause, comme les Prix Distinction, ces derniers-ères pourront recevoir des rétroactions et réajuster leur projet.
En effet, en participant aux Prix Distinction, nos expert-e-s en santé et mieux-être au travail (SMET) évalueront la candidature des entreprises participantes et leur donneront une rétroaction sur leurs activités et leurs pratiques organisationnelles de santé et mieux-être au travail (SMET). 

-    À vos valeurs ! : Nul besoin de sacrifier sa mission ou de négliger ses valeurs dans le but de repositionner sa marque employeur. Mieux vaut se fixer des objectifs clairs et rester honnêtes envers ses collaborateurs-trices. Les employé-e-s préfèrent la transparence qu’un monde de licornes. 

-    S’outiller : Rien de plus important que d’avoir à sa disposition les outils et les technologies nécessaires pour le bon déroulement de ses projets SMET. Pour ceci, il suffit de rester à l’écoute des dernières avancées dans le domaine de la SMET, de se former et de faire appel à des expert-e-s. 

Chaque jour, nous voyons défiler sur nos toiles de nouvelles tendances en lien avec le marché du travail. Difficile de se retrouver dans cet océan d’information. Pour ceci, mieux vaut avoir une approche holistique et stratégique pour prévenir les problèmes liés à la SMET plutôt que de copier les différentes initiatives que nous observons. Nous espérons que cet article vous permettra de prendre des décisions éclairées quant à la santé de vos collègues.
 

 
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