Durant la pandémie de COVID-19, bon nombre d’organisations avait rendu le 100% télétravail obligatoire, afin de respecter les mesures sanitaires en vigueur. Aujourd’hui, une grande majorité des milieux de travail ont opté pour le travail hybride. Une formule qui s’est imposée en masse, à la satisfaction générale des employé-e-s.
Dans cet article, nous avons repris les faits marquants de la première phase du projet d’étude longitudinale menée par CIRANO, Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations. Menée auprès de 10 000 employé-e-s du Québec, cette étude vise à aider les employeurs dans leur prise de décision en matière d’organisation du travail.
Quels sont les avantages et les limites du mode de travail hybride ? Comment bonifier les retombées du mode de travail hybride en prenant en considération les besoins des personnes au travail ? Voici quelques éléments de réponses.
Majorité de travailleurs-euses à distance
Sur les 10 392 québécois-e-s qui ont répondu à cette étude, 91% déclarent travailler en mode hybride. Parmi les répondant-e-s qui exercent leur travail à distance, 70 % estiment bénéficier d’une flexibilité dans les tâches exécutées et 55% considèrent avoir de la flexibilité au niveau de leurs horaires de travail. Notons aussi que pour 75 % des répondant-e-s, le travail à distance est balisé par une politique formelle et pour 15 %, cette formule fait partie de leur contrat de travail.
Néanmoins, en ce qui concerne d’autres modalités comme le nombre de jours permis à distance, ou encore quel(s) jour(s) de la semaine c’est permis, les employeurs ne semblent pas octroyer une totale liberté aux employé-e-s. À ce sujet, les deux tiers des répondant-e-s affirment être d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait que leur employeur décide lui-même du nombre de jours pouvant être travaillés à distance.
Productivité accrue à distance
Si l’on compare le travail en présentiel avec le travail à distance, les répondant-e-s trouvent qu’ils et elles sont plus productifs-ves à distance, et ce quel que soit le nombre de jours de travail exercés à distance dans la semaine.
Meilleur sentiment d’efficacité en virtuel
En ce qui concerne la performance au travail, qu’il s’agisse de l’efficience ou du développement des compétences, les répondant-e-s qui travaillent majoritairement ou exclusivement à distance sont ceux et celles qui perçoivent leur efficacité ou l’atteinte de leurs objectifs professionnels comme étant la plus élevée. À l'inverse, ceux et celles qui travaillent toujours sur leur lieu de travail la perçoivent comme plus faible.
Personnel plus engagé envers son travail
Alors que les organisations montraient une réelle inquiétude quant à la possibilité que le travail à distance réduise l'engagement de leurs employé-e-s (qui renvoie à des notions de fierté et au fait de s’investir dans son travail), cette étude laisse entendre plutôt le contraire. L’engagement au travail démontré par les personnes principalement à distance est plus fort que les autres.
Grande satisfaction pour les employé-e-s à distance
On observe une satisfaction au travail bien plus élevée du côté des répondant-e-s qui travaillent principalement voire toujours à distance, à l’inverse de ceux et celles qui travaillent toujours sur leur lieu de travail ou qui ne font que 2 jours/semaine à distance. D’après cette étude, on peut donc en conclure que plus les répondant-e-s travaillent un grand nombre de jours par semaine à distance, plus ils et elles se disent satisfait-e-s de leur aménagement de travail.
C’est également la même tendance qui s’exprime au niveau du soutien offert par l’organisation, par le supérieur immédiat et par les collègues. Au plus les répondant-e-s sont à distance, au plus ils et elles sont satisfait-e-s du soutien qui leur est apporté par l’organisation.
Pour connaître en détails la méthodologie d’enquête, les profils des répondant-e-s ou simplement pour en savoir plus sur cette étude publiée dans PERSPECTIVES, revue de diffusion et de valorisation de la recherche au CIRANO, nous vous invitons à consulter le lien ci-dessous :
Vous pouvez également vous inspirer de ces 3 milieux de travail québécois, qui ont eux aussi implanté le mode de travail hybride au sein de leurs organisations. Inspirez-vous des expériences de Tootelo, Lassonde et du Cégep de Granby en consultant notre article ou en visionnant les extraits vidéo :
